Vers 1920, le jeune Varastade Kasparian survit miraculeusement à ses blessures, alors âgé de 4 ans, il se retrouve orphelin. Sa famille est assassinée à l'arme blanche lors du génocide contre les Arméniens à Samsun au bord de la mer Noire. La fondation Karagheusian qui recueille et éduque les orphelins met tout en œuvre pour changer le destin des victimes : c'est donc à Blois, puis dans les célèbres Studio Harcourt que Varastade apprend son métier de photographe.
Il s'établit à Montreuil dans les années 40 et ouvre son propre commerce en 1951 : le Studio Boissière sur le boulevard Aristide Briand. Y sont logés et y travaillent sa femme Hasmig et ses fils Jacques et Roger, qui deviendra plus tard l'œil des Sixties. En activité jusqu'aux années 2000, le Studio familial ferme puis rouvre en 2018 à l'occasion des Portes Ouvertes des Ateliers d'Artistes. A la suite de cette première expo photo organisée sur place par Nelta Kasparian, arrière petite fille de Varastade, le studio se transforme en Laboratoire d'Art pour la promotion d'artistes émergents et issus des migrations.
Maccha Kasparian, directrice Artistique du Studio Boissière, y organise depuis des expos photos de musiciens célèbres issues de l’œuvre de son père : Roger Kasparian. A partir de 2019, des ateliers d'artistes liés à la photo ou des événements musique, expos d'art contemporain, etc., sont également mis en place.
Souhaitant se positionner comme lieu culturel de ce quartier populaire en plein développement avec le prolongement de la ligne 11, le Studio Boissière s'oriente vers l'économie sociale et solidaire. L'objectif étant à la fois de faire perdurer le savoir patrimonial, mais aussi de faire se rencontrer les activités commerciales liées à la photo et les pratiques purement artistiques.
Notre volonté réside dans une double optique : allier une composante commerciale dans le domaine de la photo à une composante culturelle/subventionnée afin de favoriser l'intervention d'artistes.
Notre inspiration prend racine sur notre parcours familial des quatre dernières générations lié à l'immigration et à la proximité du milieu artistique. Le Studio Boissière fait partie de la mémoire du quartier et présente un potentiel en termes d'impact sur la population présente et à venir notamment par le rôle qu'il peut jouer sur la création de liens sociaux. La dimension de proximité qui peut s'y matérialiser, dans un espace que nous souhaitons à la jonction de l'artistique et du commercial, est partie prenante du projet.
Nous estimons l'impact de ce projet sur plusieurs plans : local par une participation à la redynamisation du quartier, et plus largement à travers la future connexion parisienne du métro en 2024. Cet impact pourrait conduire à la création d'emplois, puis à long terme décliné le projet en galerie d'art/café.
